Dans ma petite banlieue, personne ne croit à l’existence du glouf. Surtout pas ma grande sœur. Quand je lui ai parlé de cet adorable animal à la fourrure orangé, de mon rêve de le voir en chair et en os, elle s’est moquée de moi.

– Un piouf (sic)? Ha, ha, ha! Pourquoi pas le Père Noël, un coup parti!

Depuis, j’ai appris ma leçon : on ne peut pas parler de n’importe quoi à n’importe qui! Mais voilà. Adélaïde de la Tour Fondue-Smurtz n’est pas n’importe qui. Elle a tout suite deviné que j’avais menti. Elle m’a jeté un de ces regards… à faire disparaître un glouf entre les craques du plancher. Puis elle m’a plantée là, au milieu du salon, avec ses bibelots, ses photos jaunies, sa vieille tapisserie… et une tête de carcajou empaillée. On se serait cru au Musée des vieux animaux québécois!

Après deux heures à me tourner les pouces, j’en ai eu assez. J’ai ouvert la porte arrière et je suis sortie. Dehors, une surprise de taille m’attendait. La cour d’Adélaïde est un immense jardin. Et devinez ce que la vieille y fait pousser? DES CAROTTES!

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